Cette semaine, j'ai reçu une lettre de refus pour un manuscrit que j'avais envoyé à une maison d'édition québécoise. Une histoire que j'avais écrite pour les enfants de 8 à 10 ans. Ce fut un coup dur, je dois vous le dire, un choc, car c'était la deuxième fois qu'il refusait ce manuscrit. Je vous explique.
L'année dernière, fière de mon histoire après de multiples réécritures, je leur envoie mon manuscrit avec un espoir gros comme la Terre qu'elle soit acceptée. Plusieurs mois plus tard, je reçois une lettre de refus dans laquelle la directrice de cette maison m'explique ses raisons. Sachez que ce n'est pas toutes les maisons d'édition qui prennent le temps d'écrire à l'auteur pourquoi elles refusent son manuscrit. J'ai beaucoup apprécié ce geste. Comme je ne suis pas une perdante, je relève mes manches et retourne à l'ouvrage. J'effectue donc les changements suggérés. Puis en décembre 2009, je leur envoie une nouvelle mouture. Trois mois plus tard, une enveloppe brune se trouve dans ma boîte aux lettres! En la voyant, je sais tout de suite que c'est mon manuscrit. Refusé. Une fois à la maison, j'ouvre l'enveloppe, je lis la lettre. Et BANG! Un coup droit au coeur! Incompréhension totale! J'ai pourtant bien effectué les changements suggérés par la directrice! Durant les heures et les jours qui suivent ce moment, un Tsunami de questions inonde sans arrêt mes pensées. Pourquoi l'ont-ils refusé de nouveau? Suis-je à la bonne place dans ce métier? Ai-je le talent qu'il faut pour publier? Est-ce que j'écris pour la bonne raison? Ai-je la bonne attitude? Dois-je arrêter? Continuer? Pourquoi? Je me remets complètement en question. C'est comme si je devais encore m'améliorer, encore transformer mon texte, le peaufiner davantage, le retravailler. Mais moi, je la trouve correcte, mon histoire! J'y ai tellement apporté de modifications! Elle se tient maintenant, mes personnages sont bien campés et l'intrigue est bonne! Pourquoi? Puis me vient alors à l'esprit l'idée que je n'ai peut-être tout simplement pas cogné à la bonne porte. Je visais les grandes, alors que pour cette histoire, il me faut peut-être entrer par les plus petites.
Suite à ce Tsunami intérieur, j'ai pris aussi conscience que le plaisir dans l'écriture n'est pas le résultat, n'est pas d'être publiée, mais d'écrire! Je ne dois jamais perdre de vue la raison pour laquelle j'écris. Oui, je veux publier. Tout écrivain rêve d'être publié, d'être reconnu, d'être aimé par ses lecteurs, non? Mais cela ne doit pas être la raison première qui me force à m'asseoir devant mon ordinateur tous les jours. Le véritable plaisir de mon métier se trouve dans l'acte de créer, dans celui d'ouvrir les vannes intérieures et de laisser le trop-plein de ma créativité littéraire jaillir hors de moi, et cela, en toute confiance. Lâcher enfin prise sur mon but pour permettre à la partie de mon être qui sait de faire son travail. De cette action, pour l'avoir expérimentée quelques fois, s'ensuit toujours un état de détente où émergent habituellement mes plus belles idées, les plus originales, celles qui viennent de mon authenticité.
Voilà. Un simple « non » m'a ainsi permis de grandir, de me connaître mieux. La vie est belle, n'est-ce pas? Une lettre de refus n'est pas une fin du monde, finalement, c'est le début d'un nouveau. Ça fait partie de mon métier, et il me faut vivre avec, même si ça me bouleverse chaque fois...
C'était mon état d'Âme du jour.
Merci d'être là et de me lire.
Annie xxx...
Tu as tout à fait raison, Annie. Ne perdons jamais de vu que nous écrivons d'abord pour nous, pour nous faire du bien.
RépondreSupprimerIsabelle
Merci, Isabelle.
RépondreSupprimerBonjour...
RépondreSupprimerJe suis tombé chez vous par hasard ( en parcourant les profils blogger )et je ne peux qu'être d'accord avec votre affirmation: " le plaisir, ce n'est pas d'être publié, c'est d'écrire"... Il me semble que, lorsqu'on écrit, on a toujours tort de chercher à répondre à une attente, que ce soit celle des éditeurs ou celle des lecteurs. Seule devrait compter son attente à soi... son plaisir à soi... Le reste vient par surcroît... Surtout aujourd'hui à l'époque d'Internet: un texte finit toujours par trouver le lectorat qui lui correspond...
Amicalement à vous
Bonjour Fabien,
RépondreSupprimerMerci infiniment pour votre commentaire. Je suis contente de vous avoir lu. Ce que vous avez dit me fait du bien. MERCI !!! :-)
Je vous souhaite une très belle journée.
Annie :-)