Les pages

vendredi 23 avril 2010

Un moment d'hésitation


Dans ma routine d'écriture, afin de préserver mon équilibre intérieur, j'ai besoin de plonger dans le premier jet d'une histoire, de toucher l'essence créative qui m'habite et de la laisser s'exprimer. Travail que je fais en parallèle avec celui de la réécriture de mon roman, La brûlure d'Adeline. Malheureusement, ce n'est pas encore naturel pour moi de m'accorder ces moments de rencontres sacrées avec mon imaginaire, avec ma créativité. Je me suis si longtemps oubliée...

Donc, il m'arrive encore, pour XYZ raisons, de m'éloigner de mon essence pendant plusieurs jours, jusqu'au moment où des signes m'annoncent qu'il me faut revenir à moi-même : je lis un livre mais suis incapable de rentrer dans l'histoire; mes pensées s'activent dans tous les sens; une personne me parle et je ne l'entends pas; je suis soudain envahie par des idées noires; je me lève le matin en me demandant pourquoi j'existe. Il est plus que temps de me retrouver, non ? D'ouvrir les vannes et de laisser le trop-plein s'écouler hors de moi, car plus rien ne rentre...

Puis, je me décide enfin à m'asseoir devant mon ordinateur, à ouvrir le fichier d'une histoire en cours d'écriture, à relire les dernières phrases, à mettre les doigts sur mon clavier, prête à plonger, mais... je ne peux pas ! Il y a comme un blocage, là ! Un arrêt, une hésitation ! Ce n'est pas énorme, mais assez présent et tangible. J'hésite, bon sang ! Et je doute ! Pourquoi se laisser tomber finalement ? À quoi me servirait-il de m'ouvrir à cette essence ? À découvrir le monde qui vit en moi ? Pourquoi ? Et pour qui ?

Je me fais penser à un parachutiste qui s'apprête à plonger dans le vide, au moment où il n'est plus certain de vouloir sauter, ignorant ce qui va lui arriver, car tout pourrait lui arriver... L'inconnu le fige, momentanément.

C'est ça qui se passe ! C'est l'inconnu devant moi, étant donné que j'écris sans plan. C'est vaste et infini. Plusieurs chemins s'ouvrent vers l'horizon. Quelle route prendre ? Et où aller ? Quoi faire ? Quoi écrire ? Comment ? Pourquoi ?

Ma solution ? Du moins l'une d'entre elles : une phrase, la première. Je l'écris, puis la seconde s'ensuit, la troisième, la quatrième... Et me voilà partie, j'ai sauté dans le vide. Mais dans mon cas, c'est un vide rempli de mots, de phrases et d'images. Les vannes sont ouvertes et la vie reprend, je reprends mon souffle, je respire, je vis. Quelles bénédictions ! Pourquoi m'en passer si longtemps ? Pourquoi ? C'est si facile d'être heureux !

M'aimer au point de m'accorder régulièrement ces moments d'intimité avec ma créativité est la quête de ma vie. Pour l'instant.

Je suis prête à plonger, maintenant. Où ? Je l'ignore. Dans une histoire, sûrement. Laquelle ? Il y a le deuxième tome des aventures de Louis le cinquante-troisième, mon roman jeunesse pour les 8-10 ans. Il y a aussi mon histoire d'amour pour adulte et mon thriller. Tous des premiers jets d'histoire encore non complétés. Des débuts, des appels...

Je vous laisse pour l'une d'entre elles.

Merci d'être là et de me lire.

Annie xxx...

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