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jeudi 29 juillet 2010

ENTREVUE virtuelle avec MATHIEU FORTIN (2ème partie)

Voici la dernière partie de notre entrevue avec l'écrivain MATHIEU FORTIN.


Les livres de Mathieu et le monde de l’édition

Roman en chantier Parmi tous vos projets, duquel êtes-vous le plus fier? Pourquoi?

Mathieu Fortin : La saga Entités, toujours en cours d’écriture. Le manuscrit soumis était un très mauvais manuscrit, mais j’ai beaucoup travaillé, avec ma directrice littéraire, et j’ai appris énormément sur la réécriture et l’idéation du premier tome. C’est un projet qui, même s’il n’a pas encore trouvé son public, est le plus ambitieux truc que j’ai écrit jusqu’à maintenant : des tomes assez volumineux, une saga avec des dizaines de personnages, des technologies psychiques, des monstres à profusion, un monde parallèle, le tout dans un contexte le plus réaliste possible. La saga devrait comporter 7 romans, mais la suite ne fera qu’effleurer l’univers ainsi développé. J’ai bien l’intention d’aller explorer ensuite d’autres périodes du même univers, dans le passé. J’adore la façon dont des auteures comme Marion Zimmer Bradley et Anne McCaffrey ont développé leurs univers de Ténébreuse et Pern, en publiant des romans qui traitent de différentes périodes historiques de leur univers. On peut, comme lecteur, lire alors dans l’ordre de publication ou dans l’ordre chronologique de l’histoire, ce qui peut apporter des perspectives et des jeux intéressants.

Roman en chantier Lequel de vos personnages vous a-t-il fait le plus évoluer? Expliquez en quoi il vous a fait grandir.

Mathieu Fortin : Je ne sais honnêtement pas quoi répondre à cette question. J’aime particulièrement certains personnages, comme Adrien, dans Le loup du sanatorium, un jeune homme qui n’a jamais su comment parler avec ses amis de sa malédiction (c’est un loup-garou) et qui a une relation d’amour/haine avec son père qui est décédé alors qu’Adrien apprenait qu’il pouvait se transformer. L’enfant qu’il était et l’homme qu’il est devenu sont marqués par cet événement, qui tourne autour d’un thème que j’aime beaucoup, celui de la relation parent/enfant (surtout maintenant que j’ai moi-même un petit bébé). Le personnage de Urian, dans la saga Entités, qui ne sait pas comment parler avec son père colérique pour que ce dernier comprenne qu’il doit céder la place et prendre sa retraite, touche au même thème. J’ai aussi aimé travailler avec deux personnages, Sébastien (dans Le mâle idéal) et Vincent (dans Le Serrurier), qui se questionnent sur le désir et l’amour. Sébastien, qui fait le choix de tromper sa femme et comprend qu’il est trop tard pour reculer lorsque c’est fait. Je l’ai approché par le biais du fantastique, mais la morale demeure la même : certains choix sont irréversibles. Vincent, lui, peut choisir, mais il représente les choix qu’on regrette, car on les fait en étant dans un état de confusion émotionnelle. J’aime beaucoup ces quatre personnages, qui sont des aspects des questionnements et des réflexions que j’ai eu besoin de faire dans la vie. Comme quoi la littérature, qu’elle soit générale ou de genre, puise quand même dans l’autobiographie!


Roman en chantier : Pour qui écrivez-vous? Les adultes? Les enfants? Les adolescents?

Mathieu Fortin  : Pour les lecteurs! Mes romans pour ados, même mes romans pour les 9-12 ans, peuvent plaire aux adultes, car mes intrigues sont quand même toujours un peu tordues et complexes. J’écris en principe pour les « jeunes adultes », la catégorie des 15-25 qui cherche des histoires qui bougent et des romans d’aventures remplies d’émotions fortes. Ceux qui cherchent le sens profond de la vie devront regarder ailleurs, car je n’ai pas peur de dire que je fais dans la littérature de divertissement et non pas dans la « grande » (et emmerdante) littérature générale.


Roman en chantier : Combien de livres avez-vous écrits en tout?

Mathieu Fortin  : Aucune idée. Une trentaine, peut-être. Si on inclut les petits romans pour les 8-10 ans, peut-être plus. Je n’ai pas un registre précis parce que plusieurs trucs ne seront jamais publiés, car ils ont été produits alors que j’étais trop jeune.


Roman en chantier : Le titre de votre plus récente parution.

Mathieu Fortin : Le Serrurier, éditions Coups de tête. Un thriller fantastique se déroulant à deux époques, dans deux endroits : Florence, en 1696, et Trois-Rivières, en 2006.

Roman en chantier : À quelles maisons d’édition vos livres ont-ils été publiés?

Mathieu Fortin : J’ai publié jusqu’à maintenant aux éditions Les Six Brumes (1 titre + 1 à venir), les éditions Z’ailées (3 titres + 1 à venir), les éditions Coups de tête (2 titres) et les éditions Trampoline (la saga Entités dont 1 titre est paru et le second sort en novembre). J’ai un contrat signé avec une autre maison pour une trilogie de fantasy qui devrait paraître probablement en 2012.

Les lectures de Mathieu

Roman en chantier : Que lisez-vous? Quels sont les auteurs qui vous inspirent le plus?

Mathieu Fortin : Un peu de tout. Je suis tombé dans la bit-lit pour adultes dernièrement, un genre de fantasy urbaine mettant en vedette des filles, des garous et des vampires. Ce n’est pas tant pour les histoires « de filles » que pour les ambiances développées par les écrivaines comme Richelle Mead, Patricia Briggs, Ilona Andrews… Je me suis aperçu que j’écrivais ce genre de fantasy urbaine et je sais maintenant comment mener à bien les deux manuscrits que j’ai et qui mettent en scène ce genre de belles créatures paranormales et qui dorment dans mon ordi depuis 2005.
Sinon, du fantastique, de l’horreur, mais des trucs qui bougent. J’ai délaissé le fantastique uniquement basé sur l’ambiance et le style d’écriture parce que ça m’ennuie trop souvent, sauf quand l’intrigue est réellement bien montée.
J’ai un faible pour la fantasy historique à la Gavriel Kay et la science-fantasy comme la pratique MZ Bradley et Anne McCaffrey. J’aime beaucoup la SF intelligente mais sensible, comme celle de Daniel Sernine ou de Francine Pelletier, et la versatilité d’un Joël Champetier. J’aime beaucoup les auteurs qui ont une voix, comme Edouard H. Bond, Véronique Marcotte, Matthieu Simard, Emcee Gee et quelques autres « jeunes auteurs » québécois de littérature plus générale (mais pas de la classe emmerdante).
Côté jeunesse, j’aime beaucoup ce que fait Michel J. Lévesque et j’ai découvert Yanik Comeau ce printemps, dans une série que j’aime beaucoup.

Les conseils de Mathieu 

Roman en chantier : Selon vous, quelles sont les principales qualités pour devenir un auteur qui publie?

Mathieu Fortin : Apprendre à réécrire et à comprendre comment rendre un récit plus profond et intéressant. Cependant, la publication n’est pas un gage de qualité littéraire. Publier signifie qu’on a convaincu UN lecteur de la valeur de notre projet, ce qui ne signifie pas que le projet ait une valeur pour le lectorat. Mais les qualités essentielles sont persévérance, humilité, patience, travail, ténacité.

Roman en chantier : Quel serait le meilleur conseil que vous donneriez à un jeune écrivain désireux de percer dans ce métier?

Mathieu Fortin : Se trouver un bon emploi qui paie bien et qui permet de se dégager du temps et de l’énergie pour écrire. Car c’est malheureusement la meilleure façon d’écrire sans crever de faim.

Roman en chantier : Merci Mathieu ! Ce fut un plaisir de « parler » avec toi...

Ceux et celles qui aimeraient connaître encore plus Mathieu Fortin, vous pouvez suivre son blogue Les archives du Sanatorium. Vous avez juste à cliquer ICI.

Vous êtes intéressés par son dernier roman, Le Serrurier, cliquez sur Librairie Morin, vous l'y retrouverez. Et bonne lecture !

Je vous remercie d'être là et de me lire.
À bientôt,
Annie xxx...

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