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mardi 5 octobre 2010

Les pensées des personnages - Partie 1

Est-ce que vos personnages pensent ? Les miens, beaucoup. Il faudrait que certains d'entre eux réfléchissent moins et agissent plus. C'est un aspect sur lequel je dois toujours porter mon attention lors de mes réécritures. Car c'est récurrent... Peut-être reflète-t-il un trait de ma personnalité ? Hmm... Lequel ? Dans quelle sphère de ma vie suis-je passive et réflexive ? Bon, là, je m'égare un peu du sujet de ce billet. Je ne suis pas là pour vous faire l'analyse psychologique de ma vie, mais bien pour vous parler des différentes façons de présenter les pensées des personnages.  

(Le texte qui suit est une traduction libre d’un passage du livre Dynamic Characters, de Nancy Kress, Writer’s Digest Books, 2004)

À une moment ou à un autre, tous les personnages de romans pensent. Les questions à nous poser alors, comme écrivain, sont :

« Comment présenter leurs pensées sans confusions, spécialement dans une histoire racontée par un narrateur à la troisième personne ? La diction devrait-elle s’harmoniser avec les dialogues des personnages ou avec le style narratif de l’écrivain ? Comment le lecteur sait-il si les phrases sont exprimées dans l’esprit du personnage ou sont simplement une exposition de l’auteur ? Mettez-vous les pensées entre guillemets ? En italiques ? Dans un paragraphe distinct ? Pour les pensées plus intimes, est-ce que vous changez le point de vue à celui de la première personne ? Quel dialecte le personnage utilise-t-il quand il pense dans sa tête ? »

La mécanique! On peut compter sur elle!

Voici cinq façons différentes de présenter les pensées d’un même personnage d’une histoire narrée à la troisième personne et au passé.

1) Joanie regardait le garçon à l’autre bout de la pièce. Il est beau, pensa-t-elle. Je veux le rencontrer. [Pensées au présent, à la première personne, en italiques, avec l’incise « pensa-t-elle »]

2) Joanie regardait le garçon à l’autre bout de la pièce. Il est beau. Je veux le rencontrer. [Pensées au présent, à la première personne, en italiques, pas d’incises]

3) Joanie regardait le garçon à l’autre bout de la pièce. Il est beau, pensa-t-elle. Je veux le rencontrer. [Pensées au présent, à la première personne, pas d’italiques, avec l’incise « pensa-t-elle ».]

4) Joanie regardait le garçon à l’autre bout de la pièce. Il était beau, pensa-t-elle. Elle voulait le rencontrer. [Pensées au passé, à la troisième personne, pas en italique, avec une incise]

5) Joanie regardait le garçon à l’autre bout de la pièce. Il était beau. Elle voulait le rencontrer. [Pensées au passé, à la troisième personne, pas d’italique, pas d’incise]

Peu importe le format que vous choisissez pour présenter les pensées de vos personnages, utilisez le même tout au long de votre histoire afin que vos lecteurs, une fois qu’ils auront saisi la mécanique, n’aient pas à faire d’ajustements mentaux.

Pour la même raison, n’utilisez pas de guillemets autour des pensées de vos personnages. Quand il verra le guillemet d’ouverture, le lecteur pensera aussitôt que c’est une réplique dialoguée du personnage, et, à la fin de la phrase, quand il lira le « pensa-t-il », il devra ajuster son image mentale : « Ce gars-là ne parle pas à haute voix après tout ! » Cela peut être un facteur de distraction dans sa lecture. Et la prochaine fois qu’il rencontrera un guillemet, il ne voudra pas savoir si le personnage parle à haute voix ou s’il ne fait que ruminer.

Une fois la cohérence installée, peut-on découvrir certains avantages et inconvénients à ces cinq façons de présenter les pensées ?

OUI.

Mais pour connaître la suite, vous devrez lire mon prochain billet. ;)  
 
Merci d'être là et de me lire.
Annie xxx...

2 commentaires:

  1. Tous les éditeurs québécois avec lesquels j'ai été en contact recommandent de ne pas utiliser d'italiques si on utilise l'incise (pensa-t-elle).

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  2. Aux Éditions Pierre Tisseyre, ils utilisent l'italique avec les incises pour les premières pensées qui apparaissent dans le roman (en tout cas dans le mien). Ensuite, ils les laissent tomber, car le lecteur le sait : s'il voit des caractères en italique, ce sont nécessairement les pensées des personnages.
    Chaque éditeur a sa façon de faire! Et la façon de faire diffère aussi d'un roman à un autre, afin de s'ajuster au style de l'auteur. En tout cas, c'est ce que je crois !

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