mercredi 1 septembre 2010

Écriture et guérison

En juillet 2008, nous avons perdu notre chat Pasha. Il partageait notre vie depuis janvier 2000. Huit ans! Et son décès m'a profondément bouleversée, puisque ce chat m'a aidée à traverser des moments difficiles : épuisement professionnel et problèmes de santé chronique, tant émotionnelle que physique. Souvent, quand je me sentais déprimée, ou très mal dans ma peau, Pasha venait me rejoindre, montait sur mes genoux ou s'assoyait derrière moi sur ma chaise et se mettait à ronronner. Simplement. Sa présence me réconfortait. Chère petite créature de Dieu... Sa perte fut éprouvante. Car je perdais un ami. Je l'ai pleuré longtemps. Les semaines passaient, et cette tristesse ne me quittait pas. Dès que je repensais à lui, la boule dans ma gorge se reformait et d'autres larmes s'écoulaient de mes yeux. Puis un jour, je me suis dit qu'il fallait que je tourne la page, que je guérisse de la perte de mon chat adoré que je croyais invincible (jamais il n'était malade...). 

Je me suis donc assise dehors avec mon portable et j'ai écrit durant tout un après-midi. J'ai inventé une histoire d'une fille qui avait perdu son chat et j'y ai mis toutes les émotions que j'avais vécues, tous les détails de mon expérience. J'ai évacué. Cette tristesse devait sortir de moi, car elle m'empêchait d'être heureuse. J'étais encore trop attachée à mon chat, à sa présence lumineuse et réconfortante dans ma vie. Je m'ennuyais de lui. Je voulais qu'il revienne... Les pertes font mal, vous savez, c'est comme une coupure, tranchante, nette, définitive. Pourtant, je sais qu'il n'est pas mort : l'âme, elle, continue de vivre, quelque part dans un autre monde, ou dans un autre corps, peut-être d'un chat, d'un chien, d'un dauphin... ou d'un être humain! Mais ma relation avec Pasha, elle, dans ce monde-ci, était définitivement terminée... J'ai tout écrit. 

Puis j'ai guéri. Les jours qui ont suivi, lorsque je repensais à mon chat, je n'avais plus envie de pleurer, ma tristesse s'était envolée... L'émotion était sortie de moi, j'en étais libérée. 

Le médium de l'écriture peut servir différents buts : d'abord à guérir, en insufflant dans nos personnages les émotions tenaces et dérangeantes qui nous empêchent d'être heureux, puis aussi à faire passer de beaux moments aux lecteurs, en les instruisant, en les émouvant, les faisant rire, pleurer, en élevant leur conscience par notre prose, notre poésie, notre amour pour raconter des histoires.  

Et vous, vous est-il déjà arrivé de guérir grâce à l'écriture? J'aimerais vous entendre... vous lire!

Merci d'être là et de me lire.
À bientôt,
Annie xxx...  

6 commentaires:

  1. Chaque fois que j'écris, je guéris d'un moment. Disons que je peux passer à autre chose. Quand je verbalise, ça me fait aussi cet effet. Il m'arrive parfois de ne rien dire, de garder mes opinions pour moi, de ne pas réagir pour justement...l'écrire. Plus jeune, j'en faisais un devoir: souffrir, aimer sans rien dire, je me disais tout le temps: "ce soir je vais l'écrire".
    Maintenant, je suis plus sage, j'ai quand même appris à parler, mais je développe, j'analyse quand même mieux par écrit.

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  2. Ah les petites bêtes...
    Je comprends aisément ta perte. Ton texte vient me chercher (quand tu parles de présence lumineuse, ...).

    Mais pour ce qui est de l'«écriture thérapeutique», oui, j'ai à quelques reprises rédigé certains trucs pour me défaire d'une émotion trop lourde à porter.

    Plus souvent qu'autrement sous le couvert de la fiction. Comme ça personne ne s'en rend compte et c'est moins gênant :)

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  3. Merci Claude, merci Patrice pour votre partage. :o)

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  4. Je me suis séparé de mon Rodolphe après plus de 17 ans. Je devrais peut-être écrire... Ça se sent chez moi...

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  5. Quand ma fille à été très malade, j'ai écrit plusieurs petits bouts d'histoires dans lesquels je faisais passer mes peurs, mes inquiétudes, mon stress, ma rage. C'est très libérateur.C'est beaucoup plus facile pour moi d'écrire ce genre de chose que de le verbaliser.
    Ton texte est très touchant, Annie ;)

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  6. @François : 17 ans!! Wow ! C'était un ami de longue date... Toutes mes sympathies, François.

    @Isabelle : Merci, Isa. Les émotions, c'est tout une affaire, hein? Il faut apprendre à les gêrer, sinon elles nous submergent, comme des vagues, pouvant même nous engloutir si nous n'y prenons pas garde...

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