mercredi 29 septembre 2010

Le chemin



Je commence à comprendre comment je fonctionne comme écrivain, comment les histoires me traversent, d'abord dans un premier jet, puis comment elles prennent vie lors des nombreuses réécritures.

Un chemin sur lequel je viens à peine de poser les pieds. 

Ce sentier, avec Adeline, porteuse de l'améthyste, je l'ai parcouru main dans la main avec plusieurs personnes qui ont su, à leur tour et à leur façon, me guider dans le brouillard de ma créativité débordante. D'abord, Sylvie St-Laurent-Vézina, tutrice au cours de rédaction par correspondance, Cours de Qualité. Puis Josée Levesques, animatrice d'ateliers d'écriture que j'ai suivis dans la région de Québec pendant plusieurs sessions. Josée m'a ouvert les yeux sur les points de vue narratifs, les narrateurs et autres aspects de la narratologie. C'est grâce à elle que j'ai pu élever mon récit suffisamment pour qu'un éditeur le remarque. Merci Josée ! Enfin Mélanie Perreault, directrice littéraire aux éditions Pierre Tisseyre, qui a fait un travail extraordinaire avec mon manuscrit, en me proposant des corrections qui me permettaient de le rendre encore plus beau, plus clair. Merci Mélanie !

Avec La brulûre d'Adeline, j'ai eu un petit peu moins d'aides, parce que j'étais plus consciente de ce que je faisais en écrivant. Grâce à mes nombreux livres sur l'écriture, dont certains m'obligeaient à réfléchir sur les enjeux de mes personnages, je savais un peu plus où je m'en allais, même si une part d'incertitude demeurait quant à la fin de mon histoire. Toutefois, quand je l'ai crue enfin prête à être envoyée, je l'ai fait lire à différents lecteurs : adolescents, amis, écrivains. Tous ou presque ont eu le même commentaire : les descriptions étaient un peu trop abondantes. Pourquoi étais-je si descriptive? Par où commencer? Quoi enlever? Ignorant les réponses, j'ai alors décidé de faire appel à une conseillère littéraire, Madame Léïla Haddad de La fabrique du livre. Je lui ai soumis mon manuscrit et quelques mois plus tard, je recevais son analyse complète. OUF! Ce fut un choc. La dame a vu clair! Il n'y avait pas de vie dans mon histoire, le narrateur étant totalement à l'extérieur des personnages. J'écrivais en « il », parfois du point de vue d'Adeline, mais trop souvent du point de vue extérieur à elle, ce qui créait comme une sorte de glacis autour de mes personnages. C'était froid, distant et DESCRIPTIF. Bref, comme auteure, je n'avais pas fait mon travail, je ne m'étais pas mise dans la peau de mes personnages pour les ressentir de l'intérieur. Ce fut alors le début d'une nouvelle réécriture. Madame Haddad m'a suggéré plusieurs pistes pour résoudre ce problème, que j'ai suivies, bien entendu. Elle fut donc une autre main que j'ai tenue pour traverser le chemin. 

Maintenant, reste à savoir si La brûlure d'Adeline séduira le comité de lecture des Éditions Pierre Tisseyre et la directrice des éditions. Je me le souhaite. Ce serait chouette qu'il publie la suite de mon premier roman... 

Pendant l'attente d'une réponse, je sillonne encore le chemin, mais cette fois avec des nouvelles littéraires. J'ai plusieurs premiers jets d'écrits. Première étape du trajet. Avec l'une de ces nouvelles, toutefois, je suis allée plus loin. Je suis actuellement en train de terminer les réécritures. J'ai écrit 14 versions différentes de cette histoire. Et lors de ce travail, à un certain moment, j'ai frappé un mur, le même qu'avec La brûlure d'Adeline : il n'y avait pas de vie, j'étais encore une fois à l'extérieur de mes personnages. J'ai retroussé mes manches et me suis remise à l'ouvrage. J'ai relu, modifié quelques phrases, relu, réécrit puis, comme par magie, la voix de mon personnage s'est fait entendre. Je l'ai entendue! En réalité, je ne l'ai pas vraiment entendue, elle est plutôt sortie du bout de mes doigts qui ont ensuite pianoté le clavier avec frénésie. Car là, je sentais de la VIE! Quelle euphorie!  
Je suis bien contente de mon expérience, car j'ai pris conscience d'une autre étape dans la traversée de ce chemin. La vie entre les mots, entre les phrases. La VIE!

Un jour, quand j'aurai parcouru ce sentier plusieurs fois, je n'aurai peut-être plus besoin de mains pour me guider. Ce jour-là, je serai prête alors à tenir celle d'autres écrivains novices qui en seront à leurs premiers pas sur ce merveilleux chemin...

Merci d'être là et de me lire.
Annie xxx...
  

8 commentaires:

  1. Je pense effectivement qu'avec le temps, on arrive à un résultat satisfaisant plus vite mais on aura toujours besoin d'un œil aguerri pour nous amener plus loin nous et notre manuscrit.
    Je croise les doigts pour ton éditeur accepte ton manuscrit !

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  2. Insuffler la vie aux personnages, voilà le défi de l'écriture! Ce n'est pas facile de réussir un tel exploit, mais quand on y parvient, la sensation est enivrante! Je crois qu'elle peut même créer, chez l'écrivain, une dépendance!
    J'ai beaucoup aimé ton article :)

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  3. @ Audrey: Je suis d'accord avec toi. Dans ce métier, il y aura toujours un pas de plus à faire... Merci de me le rappeler, et merci pour tes encouragements. :o)

    @ Isabelle: Oui, comme tu le dis, c'est enivrant. J'ignore toutefois si cette sensation peut créer une dépendance, je ne l'ai pas vécue assez souvent pour le dire.
    Merci pour tes bons mots, Isa. :)

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  4. C'est très intéressant de découvrir ton parcours, Annie.

    J'ai compris moi aussi que, même si on croit connaitre son personnage, même si on «vit» avec lui depuis longtemps déjà, il peut nous échapper momentanément. Il glisse d'entre nos doigts.

    C'est ce qui m'arrive en ce moment avec ma Annika pour Tharisia 2. Elle est ailleurs. Et je la cherche.

    14 versions d'une nouvelle, tu dis? Ouah! Tu es patiente :)
    Mais, ne serait-ce que pour ce moment d'euphorie, quand tu as découvert la voix de ton personnage, je suis sûr que ça en valait la peine!

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  5. D'accord avec Audrey: on aura toujours besoin d'un plus expérimenté que soi. Chaque éditeur, chaque directeur littéraire nous amène un peu plus loin.
    Mais à chaque livre, tu cours un peu plus vite, un peu plus facilement.

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  6. @Patrice : Oui, ça en valait la peine. Merci de venir me rendre visite. :)

    @Claude : Un de mes bonheurs, Claude, est d'aider les autres à réaliser leur rêve d'écrire un livre. Je veux traverser ce chemin le plus souvent possible afin de développer les compétences nécessaires pour les guider sur cette voie. D'ailleurs, j'ai déjà commencé à le faire en offrant des ateliers d'écriture dans mon coin. En ce moment, j'ai trois groupes. Et ça va super bien, je suis emballée !
    Merci d'être passée sur Roman en chantier. :)

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  7. @Annie : Si ça peut t'encourager : ma première nouvelle publiée a connu 12 version. Maintenant, j'en suis à 6 en moyenne. Alors ça va plus vite avec le temps, mais jamais si vite que ça ;)

    Bonne chance pour la suite de ton roman!

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  8. @ Gen : Merci pour tes bons mots et d'être passée sur Roman en chantier. :)

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