lundi 7 juin 2010

Mon critique intérieur

En avril 2010, j'ai envoyé, à des maisons d'édition québécoises, le premier tome d'une série de romans jeunesse destinés aux enfants de 8 ans et plus. Bien sûr, comme elles sont envahies par un nombre inimaginable de manuscrits, je suis toujours en attente d'une réponse. Dans ce métier, il faut s'armer de patience. Alors, j'ai décidé de plonger dans l'écriture du deuxième tome, même si le premier n'a pas encore été accepté. C'est un travail que je fais en parallèle avec la réécriture de mon roman La brûlure d'Adeline.

Ce matin, donc, je m'installe à mon bureau, je relis mes notes sur cette nouvelle histoire pour me remettre dedans, je complète le premier jet du chapitre UN, je commence l'analyse du second et j'entame le premier jet de ce deuxième chapitre que je ne termine pas...

Durant tout ce travail, j'ai ressenti une présence derrière ma tête, comme un fantôme soufflant dans mes oreilles de sombres paroles. Je pouvais l'entendre, et c'était fort ! C'est la première fois que j'expérimente la manifestation de mon critique intérieur avec une telle puissance. Oui, c'était lui, ou elle. Je ne sais pas quel sexe il a. Mais cette « chose » ne veut pas que j'écrive. « Pourquoi continuer cette histoire ? me chuchote-t-elle bruyamment. Ton premier tome n'est même pas accepté ! En plus, il a déjà été refusé par plusieurs autres maisons d'édition. Tu écris pour rien. Ça ne marchera pas. Il y a tellement d'auteurs plus talentueux que toi. À quoi ça sert de persévérer ? » Et blablabla...

J'ai eu beaucoup de mal à le mettre de côté, en fait, je n'ai pas vraiment réussi. J'ai poursuivi mon travail en le laissant faire. Pas facile...

La présence du critique intérieur est intrinsèque au métier d'écrivain. Chaque auteur possède ses façons de faire pour l'envoyer valser au loin.

Le remettre à sa place.

Le raisonner.

Le gommer avec une grosse efface imaginaire.

Trouver un symbole pour le représenter et lui parler physiquement.

Le jeter dans une poubelle imaginaire ou une vraie.

L'écrivain doit savoir « dealer » avec cette voix, et ne pas abandonner à cause d'elle.

Pour ma part, sur l'heure du dîner, je suis allée marcher sous le soleil et me suis parlé. « Ta route n'est pas celle des autres écrivains, tu ne peux pas te comparer à eux. » C'est vrai ! Mon chemin est mon chemin, il est unique et, à chaque tournant, un présent m'attend. C'est ce qui importe ! Chaque projet littéraire, qu'il soit publié ou non, a un cadeau à m'offrir ! Alors...

Mon critique intérieur se manifeste aussi quand je me figure ce que les personnes oeuvrant dans le milieu de l'édition penseraient si elles lisaient mon histoire. Déjà, je les entends me critiquer, et ce qu'ils disent n'est pas beau... Pourtant, rien de cela n'est vrai, tout ce scénario est de la pure invention de mon critique intérieur. Il vise sur ma peur du jugement et celle du rejet.

Un ami m'a déjà raconté, et pas nécessairement en ces termes, que plus le critique intérieur tire fort de son côté, plus merveilleux est le trésor à découvrir de l'autre. Alors...

Ne vous laissez pas abattre par cette partie de vous qui ne veut pas que vous soyez heureux ! Osez être vous-mêmes et écrivez ! ÉCRIVEZ ! ÉCRIVEZ !

Merci d'être là et de me lire.

Annie xxx

2 commentaires:

  1. Pas facile, en effet, de lutter contre ces vilains! C'est un combat de chaque instant.

    Pour ma part, lorsque ça m'arrive, je me force à visualiser le lancement de mon livre. Je me vois entourée de gens que admirent mon travail et j'arrive à ressentir la joie et la fierté dans mon coeur. Remplie de ces sentiments positifs, je peux ensuite continuer à travailler avec enthousiasme et énergie.
    Bonne chance à toi!

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  2. Merci beaucoup, Isabelle, ton truc, je l'adopte. Tu travailles avec la visualisation créatrice et c'est génial ! Je suis convaincue qu'un jour tu atteindras tes objectifs, chère auteure. Merci encore !!!
    Annie :0) xxx

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