Voici la dernière partie de l'entrevue fort intéressante avec l'écrivain jeunesse prolifique Alain M. Bergeron.
Les livres d'Alain et sa relation avec le monde de l'édition
Roman en chantier : Parmi tous vos projets, duquel êtes-vous le plus fier? Pourquoi?
Alain : La question à 100 000 $. Il y a le Capitaine Static, parce que j’adore la bande dessinée. Ajoutez L’Arbre de Joie, un roman qui a fait des petits et qui a semé d’autres arbres de joie dans des villes ; aujourd’hui, à chaque Noël, plus de 2000 enfants démunis reçoivent au moins un cadeau grâce à L’Arbre de Joie (en fait, c’est grâce aux gens qui ont mis sur pied une telle œuvre dans leur communauté); il y a les Savais-tu, vendus à plus de 300 000 exemplaires dans le monde; insérez quelque part l’album « Crème glacée, limonade sucrée ». N’oublions pas Zzzut ! qui m’a mis au monde littéraire. Les petits Chat-Ô en folie, un vrai délice. Un livre dont je suis le plus fier ? L’ensemble de ces réponses… Et je pourrais continuer avec Les Tempêtes, livre finaliste au prix du Gouverneur général du Canada. Et…
Roman en chantier : Lequel de vos personnages vous a-t-il fait le plus évoluer? Expliquez en quoi il vous a fait grandir.
Alain : Que des questions difficiles, ça, chère Annie !!! Le bassin de personnages est assez vaste. Allons-y donc avec David Bernard, personnage central du livre « C’était un 8 août » (Soulières éditeur). En bref, c’est l’histoire d’un garçon qui, en 1999, remonte le temps pour rencontrer son père, en 1971, alors qu’ils sont du même âge. On dit que nos premiers récits sont à tendance biographique et j’ose le croire, surtout dans ce cas-ci. J’aurais aimé connaître mon père en santé (il a été malade tout le temps où je l’ai côtoyé) et j’ai transposé ceci dans l’histoire. Ça m’a permis, effectivement, de grandir, en ce sens que j’ai pu faire la paix avec un passé pour lequel j’étais nostalgique… La nostalgie et la mélancolie du temps qui passe étaient de véritables boulets à mes pieds. En écrivant ce livre, je m’en suis libéré. Merci David Bernard.
Roman en chantier : Pour qui écrivez-vous? Les adultes? Les enfants? Les adolescents?
Alain : Le classique : j’écris d’abord pour moi, pour m’amuser, même si, je le répète, ça reste un travail. Quant à mon public, mes livres s’adressent aux 3 ans et plus, et j’inclus les adultes là-dedans, car j’aime mettre des petits clins d’œil aux adultes qui les liront, cela sans ralentir ou déranger le récit. J’ai aussi certaines publications qui rejoignent des adultes (Les Tempêtes, par exemple, ou L’initiation, chez Soulières Éditeur).
Roman en chantier : Combien de livres avez-vous écrits en tout?
Alain : J’atteins les 140 livres publiés cette année. L’an prochain (2011), je vais égaler et dépasser mon poids en livres (autour de 155…)
Roman en chantier : Wow ! Bravo ! Et le titre de votre plus récente parution est...
Roman en chantier : Que lisez-vous?
Alain : Des romans d’aventures, ces jours-ci. Mes lectures sont influencées par les projets sur lesquels je travaille. Actuellement, je nage en plein Bob Morane, pour me rappeler l’Aventure avec un grand A, un thème qui va colorer une nouvelle série (Billy Stuart), dont j’écris le quatrième tome (sortie 2011). Si je fais des Savais-tu ou le Capitaine Static, là, je me plonge dans les bandes dessinées. Vous le constaterez : même mes loisirs sont en fonction de mon travail… Petite vie, va !
Roman en chantier : Quels sont les auteurs qui vous inspirent le plus?
Alain : René Goscinny, le maître de l’humour fin, intelligent, drôle, qui ne tombe pas dans la méchanceté ou la grossièreté. Il y a aussi Henri Vernes (auteur prolifique de la série Bob Morane). Je suis un grand fan de François Gravel. C’est l’auteur québécois que j’ai le plus lu (tant ses œuvres pour adultes que pour enfants).
Je lis également beaucoup de bandes dessinées étrangères (Mutts, The Far Side, Calvin and Hobbes, Herman, etc.). Ajoutez à cela les œuvres de Peyo, Franquin et compagnie.
Je peux difficilement apprécier des livres destinés aux adultes. Ça me sort trop de mon monde d’histoires pour les enfants. Quand j’ai lu Le code DaVinci, j’en ai eu pour au moins deux ou trois semaines avant de pouvoir retrouver ma « bulle créatrice » jeunesse. On ne m’y reprendra plus… C’est le prix à payer (prix pas cher du tout) pour faire ce que je fais.
Les conseils d'Alain
Roman en chantier : Selon vous, quelles sont les principales qualités pour devenir un auteur qui publie?
Alain : Écrire, écrire, écrire et écrire. Il n’y a pas de secret, pas de miracle. Plus on écrit, plus on trouve son style et on devient à l’aise, plus notre travail est susceptible d’être un jour publié.
Roman en chantier : Quel serait le meilleur conseil que vous donneriez à un jeune écrivain désireux de percer dans ce métier?
Alain : De lire ce qui se fait, selon le genre littéraire que l’on souhaite explorer dans l’écriture. De ne pas s’arrêter à un échec (lire : un ou plusieurs refus à la suite de l’envoi de manuscrits; ça, je pourrais vous en écrire des pages et des pages; dans mes premières années d’écriture, je recevais sans cesse des lettres de refus – une cinquantaine en tout – ; mais je continuais quand même d’écrire. J’avais confiance qu’un jour mes histoires trouveraient leur éditeur. C’est ce qui s’est produit au bout de sept ou huit ans… ah, oui, il faut de la patience…)
Une fois le manuscrit envoyé, n’attendez pas près du téléphone une réponse de l’éditeur (il peut mettre jusqu’à un an avant de prendre une décision). Profitez de cette pause pour écrire autre chose. Si jamais votre manuscrit est accepté, l’éditeur peut être enclin à porter attention à votre travail suivant.
Finalement, ça fait plusieurs conseils, au même prix.
Voilà, cette entrevue conclut la série d'entrevues virtuelles de l'année 2010.
Merci d'être là et de nous lire.
Alain : Il y a dix ou onze nouveautés cet automne (2010). Allons-y donc pour Le Maître des Zions, la 4e aventure du Capitaine Static (Québec Amérique).
Roman en chantier : À quelles maisons d’édition vos livres ont-ils été publiés?
Alain : Je travaille avec plus d’une douzaine de maisons d’édition : Les Éditions Michel Quintin, Soulières Éditeur, FouLire, Hurtubise HMH, Québec Amérique, Les Heures Bleues, Imagine, Bayard Canada, Erpi, Boréal Maboul, Les Éditions André Fontaine, La Courte Échelle, Les Éditions Pierre Tisseyre… Ça ressemble pas mal à ça.
Les lectures d'Alain
Roman en chantier : Que lisez-vous?
Alain : Des romans d’aventures, ces jours-ci. Mes lectures sont influencées par les projets sur lesquels je travaille. Actuellement, je nage en plein Bob Morane, pour me rappeler l’Aventure avec un grand A, un thème qui va colorer une nouvelle série (Billy Stuart), dont j’écris le quatrième tome (sortie 2011). Si je fais des Savais-tu ou le Capitaine Static, là, je me plonge dans les bandes dessinées. Vous le constaterez : même mes loisirs sont en fonction de mon travail… Petite vie, va !
Roman en chantier : Quels sont les auteurs qui vous inspirent le plus?
Alain : René Goscinny, le maître de l’humour fin, intelligent, drôle, qui ne tombe pas dans la méchanceté ou la grossièreté. Il y a aussi Henri Vernes (auteur prolifique de la série Bob Morane). Je suis un grand fan de François Gravel. C’est l’auteur québécois que j’ai le plus lu (tant ses œuvres pour adultes que pour enfants).
Je lis également beaucoup de bandes dessinées étrangères (Mutts, The Far Side, Calvin and Hobbes, Herman, etc.). Ajoutez à cela les œuvres de Peyo, Franquin et compagnie.
Je peux difficilement apprécier des livres destinés aux adultes. Ça me sort trop de mon monde d’histoires pour les enfants. Quand j’ai lu Le code DaVinci, j’en ai eu pour au moins deux ou trois semaines avant de pouvoir retrouver ma « bulle créatrice » jeunesse. On ne m’y reprendra plus… C’est le prix à payer (prix pas cher du tout) pour faire ce que je fais.
Les conseils d'Alain
Roman en chantier : Selon vous, quelles sont les principales qualités pour devenir un auteur qui publie?
Alain : Écrire, écrire, écrire et écrire. Il n’y a pas de secret, pas de miracle. Plus on écrit, plus on trouve son style et on devient à l’aise, plus notre travail est susceptible d’être un jour publié.
Roman en chantier : Quel serait le meilleur conseil que vous donneriez à un jeune écrivain désireux de percer dans ce métier?
Alain : De lire ce qui se fait, selon le genre littéraire que l’on souhaite explorer dans l’écriture. De ne pas s’arrêter à un échec (lire : un ou plusieurs refus à la suite de l’envoi de manuscrits; ça, je pourrais vous en écrire des pages et des pages; dans mes premières années d’écriture, je recevais sans cesse des lettres de refus – une cinquantaine en tout – ; mais je continuais quand même d’écrire. J’avais confiance qu’un jour mes histoires trouveraient leur éditeur. C’est ce qui s’est produit au bout de sept ou huit ans… ah, oui, il faut de la patience…)
Une fois le manuscrit envoyé, n’attendez pas près du téléphone une réponse de l’éditeur (il peut mettre jusqu’à un an avant de prendre une décision). Profitez de cette pause pour écrire autre chose. Si jamais votre manuscrit est accepté, l’éditeur peut être enclin à porter attention à votre travail suivant.
Finalement, ça fait plusieurs conseils, au même prix.
Voilà, cette entrevue conclut la série d'entrevues virtuelles de l'année 2010.
Merci d'être là et de nous lire.
Annie xxx...