mardi 5 juillet 2011

Moi et ma vulnérabilité

Depuis mon retour de l'atelier long d'Élisabeth Vonarburg, je vogue sur la mer des doutes, ballotée par des « pourquoi j'écris? », des « où est-ce que je m'en vais avec tout ça? » et des « me serais-je finalement trompée? ».
 
 
Oui, TROMPÉE! Sur le véritable but de ma créativité littéraire. Écrire m'aide à être heureuse avec moi-même et avec les autres. Et si ce n'était que cela : écrire juste pour être moi, sans nécessairement vouloir publier.
 
 
D'un autre côté, il y a la publication numérique qui m'attire, pour la liberté d'expression qu'elle permet à l'écrivain, pour la possibilité d'être lu par un lectorat mondial, pour sa nouveauté... 
 
 
Comment reconnaître la véritable raison qui nous pousse à écrire? Pour QUI et POURQUOI écrivons-nous? Beethoven, vers la fin de sa vie, quand il était atteint de surdité et que sa musique ne rejoignait plus les gens de l'époque, avait dit qu'il composait pour Dieu.
 
 
Écrire pour Dieu! Cela exige de l'écrivain une force intérieure incroyable, une confiance absolue en lui et en sa création. Peu importe à qui s'adressent ses textes, tant qu'il reste vrai avec lui-même, devant Dieu.
 
 
En suis-je capable?  
 
 
Je dois l'avouer, durant l'atelier long, j'ai été confrontée à mes limites comme écrivain. Et ces faiblesses me font me poser la question : « Ai-je vraiment tout ce qu'il faut pour être un véritable écrivain? » 
 
 
Depuis, je retarde le moment de m'asseoir face à mon clavier et d'entrer dans l'univers de mes personnages. Quand je le fais, une voix dans ma tête me dit : « À quoi ça sert d'écrire ? De toute façon, tu n'as pas ce qu'il faut, et ceux qui savent verront ta faiblesse d'écrivain et tu ne seras pas publiée... » Cette voix est puissante et forte, elle me contrôle. Je ferme l'ordi, je me lève, et je reprends mon rôle de femme à la maison, avec ses multiples tâches. J'oublie qui je suis pour être celle qui est approuvée par les autres (mon autre problème). Comme j'ai toujours fait depuis que je suis toute petite. C'est plus sécurisant, ça fait moins mal. Je suis tellement habituée de me mettre de côté!
 
 
C'est déprimant! Je suis dépendante de mon besoin d'approbation! Je suis comme une petite fille qui recherche constamment le regard approbateur, les mots d'encouragement, l'intérêt des autres sur ce que je fais... Il faut que je me soigne au plus vite et que je me libère de ce manque de reconnaissance qui m'enchaîne. Cette dépendance entrave réellement mon écriture. 
 
 
Et là, je tombe sur un billet d'un écrivain, ICI, et ce qu'il raconte me rafraîchit, me reconnecte avec mon essence créatrice, me réconcilie avec ma limite et ma dépendance.

Tout écrivain a des faiblesses et doit travailler avec. C'est son défi. C'est à lui de faire la part des choses et de ne pas tomber dans le mélodrame (ce que j'ai tendance à faire très souvent).
 
 
Et vous, comment composez-vous avec vos limites et votre vulnérabilité? 
 
 
Répondez-moi, s'il vous plaît, j'aimerais vous lire.
 
 
Merci d'être là.
Annie xxx...

23 commentaires:

  1. Quel beau billet et quel bon lien. Effectivement, il m'arrive de me dire que je ne suis pas de la bonne époque et de faire autre chose, que tout est une perte de temps, etc. etc., mais si écrire te fait plaisir, pourquoi t'en priverais-tu?
    Il y a de bons livres non publiés et de mauvais qui le sont, mais ça n'empêche rien à la création elle-même. Et si le numérique te tente, pourquoi pas? L'avantage, c'est d'avoir le choix.
    Mais bon... ce n'est que mon avis ;)

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  2. Leçon apprise aux arts martiaux : si on cache une faiblesse ou qu'on tente de l'ignorer, l'adversaire va la découvrir et l'exploiter. Mieux vaut l'apprivoiser et s'en servir pour tromper l'adversaire en l'étalant au grand jour et en préparant la contre-attaque.

    En termes littéraires, ça veut que mes vulnérabilités et mes faiblesses, faut que je les utilise, les recycle dans mes textes. Je déguise mes peurs et mes douleurs pour mieux les étaler sur papier.

    Et c'est depuis que je fais ça que je publie! ;)

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  3. @ idmuse : Je suis un paradoxe sur deux pattes. As-tu remarqué, souvent dans mes billets, je parle à la fois d'un problème et de sa solution ? ;-)

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  4. @ Gen : Ouais ! Je devrais suivre ton conseil. La vieille de 43 ans que je suis est parfois dure de comprenure. Et ce truc que tu me partages, je l'ai souvent lu dans les livres d'écriture. Y serait peut-être temps que je mette en pratique ce que je lis ! Merci de me remettre sur le droit chemin, Gen ! ;-)

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  5. idmuse à raison! Pourquoi ne le fais-tu pas seulement pour ton plaisir? Vis-la ta passion!:-)

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  6. Mon bref avis sur la question:

    Au sujet de ma vulnérabilité, j'ai compris que c'était cyclique.

    Je peux travailler longtemps, seul dans mon coin. Puis tout à coup, ça me pogne. J'ai besoin qu'on me lise. J'ai envie de partager. De recevoir l'approbation. Qu'on me dise si je suis sur la bonne voie ou pas. Qu'on me conseille, qu'on me tape sur le nez ou qu'on me félicite.
    Ça devient viscéral.

    L'idée de s'affranchir de ce besoin semble logique. Souhaitable. Un idéal à atteindre. Mais en même temps, j'y vois un danger. C'est bien de vouloir écrire pour soi, de se détacher de cette tyrannie de vouloir plaire aux autres.

    Sauf que... en ne voulant plus que se contenter soi-même, j'ai dans l'idée qu'on finit par se contenter de peu.

    Ses doutes qui nous assaillent, ces voix qui nous chuchotent que ça ne vaut pas la peine, que nous ne possédons pas ce qu'il faut, que d'autres font déjà mieux et que plusieurs feront assurément plus, ... nous vivons tous avec. À un degré ou à un autre.

    S'offrir au jugement, au regard des autres est souffrant. Je crois qu'il faut apprendre à se servir de cette souffrance pour croître... S'offrir à la comparaison, s'offrir à la critique, mais accepter son cheminement. «En ce moment j'en suis là, plus tard je serai ailleurs, différent».

    ...
    C'est un peu brouillon comme réflexion, non? :)
    Désolé.
    En résumé: j'alterne entre «je suis nul» et «ce que j'écris c'est de la bombe!!» ;)

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  7. J'aime la conclusion de ton billet Annie. Tu t'es recentré sur ton besoin à toi d'être créative, c'est le plus important. Mais oui nos faiblesses sont toujours à dompter, la meilleure façon c'est de travailler nos faiblesses en les mettant aussi en autre dans d'autre partie de nos vies. Bonne chance ma chère Annie :)

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  8. *en pratique dans d'autres parties de nos vies...

    (désolée ahah)

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  9. @ tous : Merci ! Tout ce que vous avez écrit me fait du bien. C'est bon d'avoir des ami(e)s virtuels avec qui partager mes états d'âmes. Je vous embrasse fort !! XXX... ;-)

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  10. Wow! C'est bien, de voir que je ne suis pas la seule à éprouver tous ces doutes... Bon, si l'atelier long d'Elisabeth t'a fait cet effet, je vais tâcher de me renforcir avant l'atelier court de ce week-end! Attention, déprime en vue... ;)

    De mon côté, comment je fais pour continuer malgré les doutes? En réalité, je ne crois pas avoir le choix. Écrire, c'est devenu un besoin. C'était là dans ma jeunesse, je l'ai mis de côté, j'ai trouvé plein de raisons pour ne pas aller dans cette voie et un jour, ça m'a rattrapée : je devais écrire, c'est tout.

    Je comprends que ce que je fais n'est pas parfait. Et surtout, que ce ne le sera jamais! Mais je cherche l'amélioration, l'évolution... Pas pour le regard des autres (quoiqu'il soit important, parce que tout seul, il est difficile de s'évaluer). Plutôt pour satisfaire ce besoin d'accomplissement qui me taraude... Et pour faire sortir ces satanées idées (qui me poursuivent partout) de ma tête!!! :D

    Comme le disait le monsieur dans le billet dont tu nous parles : écrire, c'est l'enfer autant que les anges du paradis! :)

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  11. Annie, je penses comme toi, et souvent, je me résigne et met de côté l'écriture. Je commence des projets qui ne seront jamais terminés. Mais ce besoin d'écrire est si fort, que je persiste malgré tout à vouloir écrire. Pour le moment, ce ne sont que de courtes fictions. Le liens que tu nous donne est rafraîchissant et me donne l'envie de persévérer davantage.

    Encore une fois, merci pour ce beau billet.

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  12. @ Isabelle : Je suis comme toi. Moi aussi l'écriture était là durant ma jeunesse, je l'ai mise de côté pour toutes sortes de raisons, et elle m'a rattrapée plus tard, quand je travaillais à temps plein comme enseignante au secondaire, avec deux jeunes enfants sur les bras. Merci pour ton commentaire et d'être passée sur le blogue. :-)

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  13. @ Michel : Merci pour ton commentaire. C'est toujours un plaisir de te lire sur le blogue. À bientôt !! :-)

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  14. Tu as un fort besoin de reconnaissance ? Le problème est plus profond que simplement l'écriture. C'est toute ta vie qui semble être comme ça.
    L'assurance de soi et de ce que tu fais, ça vient avec l'expérience et surtout une prise de conscience. Je prends l'exemple d'un premier enfant : une maman est souvent perdue et du coup à l'écoute de son entourage, recherche son approbation dans l'éducation de son enfant... alors que pour le deuxième souvent, on envoie plus rapidement balader les conseils et on fait comme on veut !

    Apprends à faire les choses pour toi, pour te sentir bien TOI et pas pour être quelque chose ou faire quelque chose que les autres approuvent.

    Je me sens bien dans mon écriture, parce que je me fiche de ce que les autres peuvent en penser Pas complètement, évidemment quand je reçois un compliment, je deviens une tomate prête à éclater ! Mais si on ne m'accorde pas d'intérêt ou du mépris, je n'écoute plus (voire j'envoie en pensée la personne au diable ! ça fait un bien fou ! ;) ) et je continue quand même. Parce que j'aime ce que je fais (même si des fois je peste) et que ça me fait du bien.
    Après maison d'édition ou pas, mes textes, je les publierais. Je n'attends pas la reconnaissance de professionnels mais des lecteurs avant tout (je ne crache pas sur les pros, hein, juste que c'est le lecteur au final qui est le plus important)
    L'avantage d'internet c'est qu'on peut se passer d'éditeur pour toucher un public. Si ça ne marche pas avec les éditeurs que tu contactes, passe-t-en ! Si c'est la reconnaissance que tu veux,c'est celle du lecteur qui est (à mes yeux) la plus importante ;)

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  15. @ Paumadou : Je viens de prendre une longue respiration, suite à la lecture de ton commentaire. Tes mots, en moi, touchent une corde hyper-sensible, résonnent en écho et me parlent. J'aime le sentiment de liberté qui se dégage de ce que tu as écrit. Et oh combien je suis d'accord avec toi ! J'écris pour les lecteurs, pas pour les éditeurs.

    Merci du fond de mon coeur, Pauline, pour tes sages paroles. Et bon succès pour ton nouveau roman : Absences.

    Aux lecteurs qui aimeraient se procurer son nouveau livre, et du coup, l'encourager dans sa démarche, rendez-vous sur son site, à l'adresse suivante : www.paumadou.com

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  16. Pour ma part, je crois que nous écrivons aussi pour être lu(e)... Mais écrire pour d'autres ne signifie pas écrire seulement et surtout pour eux car nous ne savons pas toujours qui nous toucherons. Cela me semble un peu plus facile lorsque nous avons déjà un petit lectorat, la solitude s'éloigne alors. Cela suffit-il toujours à combattre les doutes et les doutes ne sont-ils pas nécessaires pour améliorer nos écrits ?Pour ma part, ce qui soigne le mieux mes doutes, c'est justement d'écrire encore... A cet instant, mes personnages, mes histoires m'emportent et la passion m'habite.
    Merci pour le lien que tu as ajouté, il est précieux.

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  17. Ça fait trois fois que je lis ton billet et les commentaires. Faut dire que j'étais en voyage et donc pas la tête à commenter. Mais aussi parce que je vis tellement tout ça aussi (à mon avis toute personne qui écrit pour être publiée passe par toutes ces questions et émotions)et que parfois, même souvent, je ne veux plus y penser, j'évite cette côte pentue du doute et des questions.
    J'ai voulu aussi faire comme Gen, mais ça ne marche pas tout le temps: il faut être fait fort pour être capable de regarder ses faiblesses en face, les transposer sans pour autant sombrer dans la déprime. Même, juste à vous lire, ce n'est pas parce que je me reconnais que je suis un écrivain, ça ne me remet pas sur la route de l'écriture. La vraie je veux dire, celle des nouvelles et des romans.

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  18. Bonjour Annie. Je lis assez régulièrement ton blogue. D’une part, j’y trouve beaucoup d’informations sur la création littéraire et des liens vers les sites d’autres personnes intéressées à l’écriture. D’autre part, ta grande ingénuité me plaît beaucoup. Je me sens en pays de connaissance.

    Étant moi-même en processus d’écriture, je ne pouvais rester insensible à ton invitation de commenter ce que tu as écrit sur tes doutes et questionnements, car je vis souvent des moments semblables.

    Dans ces moments de découragement, je me dis que je pourrais trouver une façon d’occuper mon temps libre qui serait moins souffrante. Je pourrais faire du bénévolat, bricoler, jouer à des jeux vidéos, pratiquer des sports de plein-air, gagner plus d’argent en travaillant plus. Je pourrais même ne rien faire du tout.

    Pourtant, je ne lâche pas. Cela fait plusieurs années que je poursuis ce projet sans que je puisse encore dire que je vais bientôt le terminer. Au contraire, il me semble qu’au rythme où j’avance, j’en ai encore pour des années sans avoir la moindre certitude sur la qualité de mon travail et sur la réception qu’il pourra avoir.

    Au début, mon travail a consisté à rassembler plusieurs petits textes écrits au cours de la dernière décennie afin d’en faire la base d’un plus ample récit. Petit à petit, mon récit s’est développé pour en venir à ressembler à un roman. Mais, en le relisant, je n’en fini plus d’y trouver des faiblesses, des incohérences, des invraisemblances, des répétitions, des problèmes d’intrigue que je n’arrive pas à résoudre de façon satisfaisante. Je travaille sur plein de petits détails, mais il y a des énormes problèmes auxquels je n’ose pas m’attaquer parce que, tout simplement, je ne sais pas quoi faire pour les résoudre. Je tourne autour à la recherche d’une solution qui m’échappe.

    Mon problème, je le sais, tient au fait que je n’ai pas de plan à proprement parler. J’y vais intuitivement, au jour le jour, au petit bonheur. Cela me permet de faire de belles découvertes au fil des mots, mais à un moment donné je m’y perds complètement. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt les entrevues que tu as faites avec Alain Bergeron, un auteur prolifique. D’après ce qu’il dit, il écrit toujours avec un plan. C’est sans doute la clé.

    J’ai vécu toute ma vie sans plan. Cela a donné ce que ça a donné. Je crois que mon rapport à l’écriture est semblable. Planifier la vie me répugne. La vie vit, tout simplement. Tout comme l’écriture.

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  19. @ Bleue Azur : Merci pour ton commentaire, et tu as raison : écrire est la solution ! :-)

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  20. @ ClaudeL : La route qui mène à la vraie écriture, celle de romans et de nouvelles, comme tu le dis, se trouve en toi.
    C'est ce que j'ai compris dernièrement. Je suis la seule qui puisse m'ouvrir le chemin vers mon authenticité comme écrivaine. Et pour cela, comme l'a mentionné Bleue Azur, il faut continuer à écrire... Le chemin se crée au fur et mesure des mots et des phrases qui se jettent sur la page ou l'écran. Le chemin est l'écriture, quelle qu'elle soit.

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  21. @ Daniel : Je suis tombée sur une auteure vraiment intéressante, dont la démarche d'écriture me rejoint beaucoup. Son nom : Mary Carroll Moore. Son livre : Your Book Starts Here. Il est en anglais, mais il se comprend très bien. Le contenu de ce livre pourra sûrement t'aider à régler ton problème d'intrigue, surtout le chapitre dans lequel Mary nous parle de son outil favori : le storyboard.
    Je te conseille fortement ce livre, tu y trouveras une mine d'informations, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Tu peux le commander sur Amazon.
    Merci d'être passé sur le blogue et d'avoir laissé un commentaire. C'est apprécié. :-)
    Au plaisir de te relire !

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  22. http://zil007.blogspot.com/2010/10/difficile-si-est-ecrire-pourquoi.html

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