Hier, une petite baisse dans mon écriture : 304 mots seulement... Une fatigue, cette fatigue qui parfois me rentre dedans, sans crier gare. La fille était pas mal à terre. J'ai lu... J'ai commencé le dernier roman d'Élizabeth Georges, Le cortège de la mort. Avec cette auteure, j'apprends comment écrire avec un narrateur subjectif multiple à la troisième personne, autrement dit un narrateur en « il » qui raconte l'histoire avec le point de vue des personnages seulement. Ce n'est pas une narration omnisciente, car nous pouvons retranscrire l'histoire en « je » sans problèmes.
Je vous montre par un exemple.
Voici les premières phrases du roman : « C'est par un pur hasard qu'elle pénétra dans son orbite. Plus tard, il se dirait que s'il n'avait pas baissé les yeux de son échafaudage à cet instant précis, s'il avait ramené Tess directement à la maison sans passer par le bois, elle n'aurait pas surgi dans sa vie. Mais c'était précisément ce qu'il était censé croire, et lorsqu'il se rendrait enfin à l'évidence, il serait bien trop tard. »
Maintenant, je réécris en « je » : « C'est par un pur hasard qu'elle pénétra dans mon orbite. Plus tard, je me dirais que si je n'avais pas baissé les yeux de mon échafaudage à cet instant précis, si j'avais ramené Tess à la maison sans passer par le bois, elle n'aurait pas surgi dans ma vie. Mais c'était précisément ce que j'étais censé croire, et lorsque je me rendrai à l'évidence, il serait bien trop tard. »
Ça marche, non? On est dans la subjectivité, dans les pensées du personnage, dans son PDV (point de vue).
Maintenant, voici les premières lignes d'Un temps de chien, le premier tome de la trilogie Charles le Téméraire d'Yves Beauchemin : « Après s'être longuement fait prier, Charles montra enfin son crâne visqueux entre les cuisses de sa mère tordue de douleur. Une méchante petite pluie barbouillait de gris les rues de Montréal, où filaient des autobus bondés de passagers mouillés et mal réveillés. À deux pas de là, rue Ontario, des serveuses aux souliers éculés allaient et venaient, distribuant rôties, café, oeufs et bacon, et répondant avec gentillesse aux plaisanteries non moins éculées de leurs clients. Au rez-de-chaussée de la maison d'en face, un quincaillier prenait sa douche, savonnant avec vigueur son ventre épanoui tout en essayant de retrouver dans sa tête une liasse de factures égarée. »
Le narrateur, dans ce cas-ci, est un narrateur omniscient, celui qui se situe en haut de la scène et qui voit tout ce qui se déroule en dessous, même les pensées de certains personnages. Il donne une vue globale, il dépeint un tableau. Il est impossible de retranscrire la scène en « je », puisque le point de vue n'est pas subjectif et limité à un seul personnage.
Vous comprenez?
Je reviens à mon NaNoWriMo. Aujourd'hui, ça a mieux été : 2009 mots! J'allais mieux aussi. Je me suis entraînée, ce matin, puis, sans perdre de temps sur les blogues, Facebook, Twitter et cie, je me suis installée devant mon portable dans ma chambre et j'ai écrit pendant trois heures sans m'arrêter. Mon blocage se situe juste avant la première phrase, car je ne sais pas trop ce que je vais écrire, j'hésite. Puis, une idée surgit et je me lance, la première phrase est écrite, et me voilà partie! Chaque fois, c'est le même phénomène qui se produit.
Je suis parfaitement consciente que mon premier jet constitue la pointe de l'iceberg, dans tous les aspects narratifs de mon récit : les dialogues, les descriptions, les émotions des personnages, l'action, la thématique, le symbolisme... Ce n'est qu'après l'avoir complété que je vais réfléchir...
Voilà.
Merci, chers amis et chères amies, d'être là et de me lire.
À bientôt,
Annie xxx...
Total Nano : 19 673 mots
C'est tout à fait habituel d'avoir une baisse d'énergie. Tu vas y arriver. Dand l'écriture, comme dans les sports, il y a toujours le deuxième souffle. Bonne journée.
RépondreSupprimerMerci Céline, et ne lâche pas surtout. Toi aussi, tu vas y arriver ! Belle journée ! :o)
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